Mardi 10 août 2021

Chers amis,

Vendredi 30 juillet, nous quittions Etterbeek (Bruxelles) vers Ophasselt (Grammont, Flandres) pour un week-end chez Iwona et Gerrit. Lundi 01 août, nous quittions Ophasselt vers Tecklenburg/Osnabrück (Allemagne) pour une soirée et une matinée avec la communauté. Mercredi 04 août, départ vers Berlin pour 3 nuits et accueillir Matthieu à la gare. Finalement, samedi 07 août, départ pour Gdańsk (Pologne).

1 semaine, 4 départs, 4 installations, 1484km.

Le cĂ´tĂ© “cool” de cette sĂ©quence est que nous avons dĂ©couvert des coins d’Europe que nous n’aurions jamais vu, et discutĂ© avec des personnes que nous n’aurions jamais rencontrĂ©es. Cette sĂ©quence nous a aussi demandĂ© une Ă©nergie un peu particulière. Celle de nous rĂ©installer rapidement Ă  chaque fois. Surtout dans les endroits oĂą personne ne nous attendait.

Imaginez après 4 ou 5 heures de route, pendant lesquelles il faut interprĂ©ter les panneaux, le fonctionnement des carrefours et les habitudes de conduite du pays, tu rĂŞves de te poser et de te reposer, mais une petite idĂ©e apparaĂ®t tranquillement : “comment sera le prochain logement ?” Tu vĂ©rifies Ă  nouveau les photos sur la rĂ©servation. Et vient le moment de l’arrivĂ©e. Tout le monde attend ce moment avec Ă©motion. Chaque dĂ©tail prend une grande importance. La rue. La porte d’entrĂ©e de l’immeuble. La cage d’escalier. La porte d’entrĂ©e du logement. Et enfin, tu dĂ©couvres l’endroit de tes prochaines nuits, de tes prochains repas. Est-il petit ? spacieux ? propre ? poussiĂ©reux ? lumineux ? bruyant ? La fatigue rend les Ă©motions brièvement plus intenses.

BarthĂ©lĂ©my rĂ©sume bien tout ça avec sa question : “est-ce que quelqu’un nous accueille ce soir ?” Tout est dit.

Alors, nous avons développé une petite routine, pour que nos arrivées se déroulent plus en douceur.

Avant de prendre la route : vĂ©rifier les conditions sanitaires de passage des frontières ; rĂ©cupĂ©rer l’adresse et les codes d’accès de l’adresse de destination ; charger le camion ; remplir le rĂ©servoir d’essence.

A l’arrivĂ©e : trouver rapidement comment stationner le camion ; dĂ©charger les 6 valises, les 6 caisses et les quelques sacs ; les dĂ©poser dans le logement ; trouver l’Ă©picerie ou le supermarchĂ© le plus proche ; se connecter au rĂ©seau wifi ; se prĂ©parer un bon repas ; chercher les lieux Ă  visiter ; faire un planning approximatif des journĂ©es dans la ville.

Cette routine est comme notre pyramide de Maslow du voyageur. Elle a pris tout son sens au fur et Ă  mesure que nous l’avons rĂ©pĂ©tĂ©e. MĂŞme si Ă  chaque fois, il y a une petite nouveautĂ©. La dernière concernait l’approvisionnement en Pologne. En Belgique, facile, tout Ă©tait encore en français. En Allemagne, les Ă©tapes Ă©taient si courtes que nous avons juste cherchĂ© des produits connus. Dommage pour la gastronomie allemande. En Pologne, nous nous sommes approvisionnĂ©s pour une semaine entière (wahou!), avec l’envie de trouver des produits locaux, mais sans comprendre la langue. Grand moment devant le rayon des laits et de la charcuterie. Pour le reste, les images sur les emballages ont suffit. Ah, si! Un autre grand moment, lorsqu’il a fallu trouver un couteau pour Ă©plucher les lĂ©gumes. En 1997, au Viet-Nâm, nous aurions cherchĂ© dans le Guide du Routard et le Lonely Planet des mots approchant, mixĂ©s avec un peu d’anglais et des gestes approximatifs. En 2021, nous avons juste Ă©crit la question en français dans Deepl.com et montrĂ© la traduction polonaise. La personne nous a directement conduit au bon rayon. Pour le lait et la charcuterie, c’est Google Lens qui nous a tirĂ© d’affaire.

La traduction en temps réel avec Deepl et Google Lens

Nos séjours en Allemagne sont passés comme un éclair.

Une soirĂ©e et une matinĂ©e avec la communautĂ© de Tecklenburg Ă©taient malheureusement trop courtes pour faire connaissance avec Julia, Christa, Christophe, Anne-Brite, Lisa, Elizabeth et Lina. Nous gardons en mĂ©moire les discussions avec Gertrud sur la vie de la communautĂ©, ses dĂ©fis Ă  venir, et l’envie de revenir visiter les ESAT. La plus grosse diffĂ©rence avec la France semble ĂŞtre que toutes les personnes accueillies travaillent en ESAT, comme une Ă©vidence, sauf les personnes retraitĂ©es bien sĂ»r. Sujet Ă  approfondir…

Deux journĂ©es pour visiter Berlin, c’est juste le temps de nous repĂ©rer dans les S-Bahn, les U-Bahn et les tramways, de nous sentir chez nous et de visiter l’essentiel. Notre essentiel Ă©tait le zoo de Berlin pour adapter le sĂ©jour Ă  chacun ; le musĂ©e Juif de Berlin, saisissant, pour nous immerger dans l’histoire, la culture et les traditions de ce peuple au-delĂ  de l’Holocauste ; et bien sĂ»r, les reliques de la sĂ©paration de Berlin et du Mur.

Nous sommes donc actuellement Ă  Gdansk, tout au Nord de la Pologne. L’image que nous en avons est celle d’un pays qui se dĂ©veloppe très rapidement. Beaucoup d’infrastructures sont rĂ©centes. Et dĂ©tail incroyable, nous avons dĂ©couvert une balançoire adaptĂ©e aux fauteuils roulants dans un parc de jeux pour enfants. La semaine prochaine, nous partons vers PoznaĹ„ pour passer 15 jours auprès de la communautĂ©. Nous espĂ©rons que ce temps sera aussi enrichissant qu’Ă  Bruxelles. En attendant, nous restons en vacances au bord de la Mer Baltique oĂą l’eau est plus chaude que sur les plages de l’Atlantique. Et BarthĂ©lĂ©my joue Ă  construire des Murs de Berlin en sable et Ă  les casser…

A très bientôt,