Cher(e)s ami(e)s,

Préparer un voyage par temps de covid pimente un peu l’affaire. Cette pandémie rend possible l’idée de suivre quelques mois les enseignements scolaires à distance. Elle rend aussi plus difficile la planification du projet plusieurs mois à l’avance. C’est une chance, Laurence, notre contact à L’Arche International, explique très bien pourquoi notre voyage, notre “Tournée des Copains d’Europe”, ne devrait pas être trop programmée, pour nous laisser toucher par les rencontres à venir.

Le covid est aussi un challenge pour les communautés qui acceptent de nous ouvrir leurs portes. C’est ainsi que nous retrouvons Gertrud Nicola, co-responsable de la communauté de Tecklenburg en Allemagne du Nord.

Tecklenburg, Nordrhein-Westfalen, Deutschland, est une ville de 10’000 habitants environ, entre Münster et Osnabrück. Elle est connue pour ses rues médiévales, ses forêts et son théâtre de plein-air. Elle est distante d’environ 100 km de Paderborn, ville jumelée à Le Mans.

Gertrud a rejoint la Communauté de L’Arche à Tecklenburg il y a une dizaine d’années, après 16 années passées à la Communauté de Trosly (FR) et un détour par le monde professionnel classique pour connaître “autre chose”.

Gertrud nous accueille en visio pour faire connaissance et pour parler du temps où nous serons avec la Communauté.

Les foyers de Tecklenburg

La Communauté accueille 18 membres permanents dans 3 foyers. Les deux derniers arrivants ont 18 et 50 ans, et vivent leur première expérience communautaire. Inversement, Antje est la mémoire de son foyer qu’elle a rejoint peu de temps après la fondation de la Communauté. Nous l’écoutons avec plaisir raconter ses souvenirs pendant la soirée d’anniversaire des 35 ans de Tecklenburg.

La Communauté regroupe en tout 45 personnes, dont 3 familles, sans compter les amis et les membres associés qui la voient moins souvent depuis le covid.

L’Atelier en lien avec Tecklenburg

3 core-members sont désormais retraités et restent dans la Communauté à la journée. Gertrud nous dit qu’ils ont le talent de fabriquer de magnifiques savons. Les 15 autres travaillent dans l’atelier de travail adapté (ESAT) à 4 km de là, souvent pour des travaux de sous-traitance.

Cet atelier a été crée par le fondateur de la Communauté de Tecklenburg. Les liens sont naturellement forts entre eux. Par exemple, il a permis à la première responsable de la Communauté de se rapprocher de Tecklenburg en la salariant grâce à l’atelier.

Les Rituels et les Perles

Au retour de l’atelier vers 15h30~16h00, les foyers se retrouvent pour goûter et se raconter leurs journées, avant la prière du soir quotidienne. Hors covid, les invités sont bienvenus pour le dîner, beaucoup plus simple qu’un dîner version française nous dit Gertrud. La Communauté se retrouve aussi pour un temps de prière hebdomadaire, prière œcuménique et prière qui apaise selon les mots de Gertrud, où la Foi et les différences de chacun trouvent leur place.

La vie communautaire, vivre et faire ensemble, est un point essentiel pour la Communauté. Elle a participé aux travaux de la Fédération de L’Arche International de recueil des “perles” de chaque Communauté pour réécrire la Charte de la Fédération. Les “Perles”, à l’image d’un collier, sont ces petits trésors qui assemblés ensemble, révèlent la beauté des Communautés. Ces “Perles” sont tout ce qui nous donne vie , mais aussi tout ce qui nous retire la vie.

A travers ce voyage, nous nous voyons comme de simples visiteurs, de passage de communautĂ© en communautĂ©, idĂ©alement pour contribuer Ă  renforcer les liens qui les unissent, comme un fil rouge, comme le fil d’un collier. CoĂŻncidence ou pas, notre projet est tout Ă  fait dans l’esprit de la FĂ©dĂ©ration aux yeux de Gertrud.

Les Rencontres

Notre voyage est un projet dans le temps où le covid empêche les projets. Nous devrons inventer des formes de rencontres adaptées avec les Communautés. Par chance, les core-membres des communautés visitées sont tous vaccinés ou presque. Le mois d’Août à Tecklenburg sera aussi favorable aux rencontres extérieures. Elles pourront prendre la forme de dîners partagés et préparés ensemble le weekend, de discussions avec les assistants pour comprendre pourquoi ils sont venus à L’Arche et pourquoi ils y restent et de temps d’entretien et d’embellissement des jardins des foyers.

Parler toutes les langues

L’autre défi outre le covid. Gertrud parle très couramment le français et tente de nous rassurer sur le fait que les core-members, langue ou pas langue, viendront à notre rencontre. Julia, une assistante, parle aussi le français et la Communauté utilisent des pictos pour communiquer avec un core-members mal-entendant. Parions que notre première étape non francophone révèlera des talents et des solutions inattendues.

Nous venons aussi d’apprendre qu’une des institutrices de l’école de Barthélémy (6 ans) utilise des gestes de makaton pour dialoguer avec certains de ses élèves. Peut-être pourrons nous commencer à nous entraîner avant notre départ.

Planifier mais pas trop

Chaque dialogue avec notre contact dans les Communautés permet de préparer notre passage. A l’heure où nous écrivons, nous prévoyons d’être auprès de la Communauté de Bruxelles du 17 juillet au 01 août, puis de Tecklenburg du 8 au 22 août. Prochaines étapes : Poznan et Vilnius.

Merci Gertrud pour ton temps offert à préparer notre venue. Merci également pour tes mots gentils et tes sourires pour apprivoiser Barthélémy pendant la visio. Prenez soin de vous à Tecklenburg et à très bientôt,

Tecklenburg, to be loved the way you are.